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Débat & idéesDéfinitionsManager Facilitateur

#débat – Le facilitateur peut-il (et doit-il) rester neutre ?

par Karine Turcin
par Karine Turcin

Lors d’un atelier de créativité j’ai vu mon équipe produire des idées vraiment pas innovantes, voire totalement dépassées… J’avais une assez bonne connaissance de leur sujet, et donc plein d’idées à leur donner…

Je n’avais qu’une envie: prendre des post-it et jouer avec eux. 

Aïe. On touche là à un sacré sujet pour les facilitateurs : la neutralité. 

En théorie, la base de la posture du facilitateur est de rester neutre. Il ne s’implique pas dans le contenu. Il ne donne pas son avis sur le fond. Son rôle est de garder le cap, de tenir le cadre. Il doit dérouler le processus qu’il a dessiné pour que l’équipe arrive, par elle-même, à son objectif. 

Pour l’atelier dont je vous parle, j’ai allongé la partie idéation le plus possible. J’ai introduit de nouveaux inputs pour les challenger : si vous étiez telle personne, avec telle contrainte, prenons cette idée et poussons-la le plus loin possible… 

A la fin, je suis sortie déçue. Et eux aussi, un peu. Ils pensaient que cet atelier allait faire office de “baguette magique”, pour tout d’un coup leur donner les idées géniales qu’ils cherchaient depuis plusieurs mois. 

Cette expérience (loin d’être un cas isolé), m’a amenée à me poser cette question, comme un pavé dans la mare de la facilitation : le facilitateur peut-il, et doit-il, vraiment, rester neutre ?

Mais au fait, c’est quoi, avoir une posture “neutre”? 

La posture neutre consiste à ne pas intervenir sur le fond des sujets, mais à rester garant de la forme, du processus.

Le facilitateur ne doit pas prendre parti pour une idée ou pour une personne. Il ne doit pas juger la qualité des idées émises. Il est expert en intelligence collective, se concentre sur l’évolution du travail du groupe, et c’est tout !

Un exemple de posture délicate : vous remarquez que l’équipe n’explore qu’un spectre réduit du champ de réflexion possible. Elle oublie de creuser dans des domaines qui vous semblent pertinents. Que faire ? Proposer d’investiguer aussi ces champs-là ? 

1ère hypothèse : si l’équipe n’y va pas d’emblée, c’est qu’elle a de bonnes raisons de ne pas le faire. Si vous intervenez pour l’orienter, vous allez influencer son cheminement. Vous allez l’amener sur des terrains qu’elle n’aurait pas explorés spontanément, qui ne sont peut-être, en fait, que le résultat de vos souhaits à vous. 

Et vous n’êtes pas là pour vous faire plaisir et vous exprimer. Vous êtes là au service de l’équipe.

2ème hypothèse : il peut aussi s’agir d’un biais cognitif bien connu : l’effet de groupe, un effet “mouton” dans lequel tout le monde s’engouffre dans une direction en oubliant de prendre les chemins de traverse. 

Et là, il est du ressort du facilitateur de lever ces effets de groupe et de lutter contre les biais cognitifs qu’il doit identifier. Il doit alors proposer un processus qui permette de sortir de la voie unique et d’explorer les pistes délaissées. Mais sans les souligner expressément.  On est sur le fil du rasoir ! 

Rester neutre tout en faisant progresser son groupe vers l’atteinte de ses objectifs est donc un exercice qui s’annonce déjà délicat. 

Allons un peu plus loin. 

La neutralité, pour quoi faire ?

La neutralité est un instrument utilisé par le facilitateur pour atteindre un niveau de rigueur permettant la production de connaissances qui appartiendraient au groupe.

On est ici dans l’exacte réplique de la neutralité visée par les scientifiques . Elle serait la garantie de pouvoir produire un certain type de savoir, la science, qui se voudrait la plus objective possible et donc la plus universelle. 

Adopter une posture neutre serait ainsi offrir une garantie de vérité. Les résultats obtenus ne seront pas biaisés par l’influence du facilitateur, tout comme les résultats d’une expérience scientifique ne seront pas biaisés par l’influence du scientifique qui mène l’expérimentation. 

La neutralité est donc essentiellement d’ordre méthodologique et déontologique. Elle fait partie des règles et des devoirs qui régissent la profession de facilitateur. 

Dans la Déclaration de valeurs et code d’éthique de l’IAF adoptée en juin 2004, il n’est toutefois pas question de neutralité, mais d’impartialité. Et ça, ça change pas mal de choses !

La neutralité est-elle possible ? Est-elle même souhaitable ?

Je pense sincèrement que non. Voici pourquoi : 

Parce que le refus de la neutralité est un engagement politique dont nous avons besoin

Le mythe de la neutralité de la science a été détruit il y a bien longtemps, entre autres par Thomas Khun. Il nous explique que nous sommes tous inscrits dans un paradigme qui nous influence indéniablement. 

Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, qui dépend de l’évolution scientifique, sociologique, humaniste, voire politique de notre société. Notre collectif repose ainsi sur un ensemble de croyances partagées qui permettent le vivre ensemble. 

Parfois les paradigmes évoluent, voire basculent. Ces évolutions demandent beaucoup de temps et d’opiniâtreté pour ceux qui prônent une nouvelle manière de voir le monde. Ce fut le cas par exemple de la révolution héliocentrique impulsée par Copernic. 

Pour moi, la communauté des facilitateurs en intelligence collective porte aujourd’hui les germes d’un changement de paradigme pour les organisations. Nous prônons l’horizontalité, la collaboration, la fin des anciens modèles managériaux paternalistes, descendants et unilatéraux.  Et à chacune de nos interventions, nous posons des graines de ce changement dans le patrimoine culturel des groupes avec lesquels nous travaillons. 

En ce sens, nous ne pouvons pas du tout être neutres, car nous nous inscrivons dans une pensée politique, qui porte une autre manière de concevoir l’être ensemble, en l’occurrence dans le cadre professionnel. Chacun de nos choix (d’outils, d’éléments de langage, de manière d’être) est marqué par cet ensemble de croyances. 

Pour reprendre les termes de l’historien Howard Zinn, “la neutralité est illusoire” car chaque choix que nous faisons est orienté par notre engagement pour une évolution des organisations et des structures humaines vers ce qui nous semble bon.  

Ainsi, assumer cet engagement et renoncer à une prétendue objectivité irréaliste est avant tout une dimension politique, plutôt qu’un prérequis méthodologique ou déontologique.  

Parce que le langage contribue à construire le monde. Et notre métier repose sur le langage. 

Dans sa théorie des actes de langage, le philosophe John Austin met en lumière que nos mots peuvent avoir un effet performatif, et non seulement énonciatif. Dire, c’est faire ! Quand un maire prononce les mots du mariage devant un couple qui s’unit, ses mots agissent sur le monde. Ils n’en sont pas qu’une simple description.

Un énoncé performatif, par le seul fait de son énonciation, permet d’accomplir l’action concernée. Or notre métier consiste à énoncer des consignes. Notre rôle, c’est de poser des questions efficaces au groupe pour le faire progresser. 

Or, une question efficace est, par définition, une question qui a un effet ! Elle n’est donc par essence absolument pas neutre. 

Toute connaissance produite par le groupe est elle-même une réponse à cette question qui vise un effet. Le choix et la formulation de la question sont donc au sommet de la pyramide de la vigilance en termes d’influence. 

Et là, neutraliser cette influence est, à mon sens, impossible. 

En revanche, on peut encore tendre vers l’objectivité, vers l’impartialité, ainsi que le propose l’IAF. 

Quoique, sur ce point également, j’ai encore quelques sérieux doutes … 

Parce que le mot est un miroir du “je”. 

Les mots que je choisis pour exprimer mes pensées reflètent qui je suis. Donc quand je m’adresse au groupe, avec des mots choisis pour exprimer les objectifs, le cadre, les consignes, je façonne une réalité pour ce groupe qui va nécessairement influencer ce qui va en résulter. 

Mes mots sont donc déjà un élément difficilement objectivable, mais également ma personnalité. Mon énergie, mes valeurs, mon attitude physique, mes vêtements aussi vont porter d’innombrables messages qui seront autant de points d’influence sur le rendu des ateliers que je facilite. 

Est-ce que je sur-estime ici l’impact de ces éléments de communication non verbale ? Je ne le crois pas. Déjà, dans notre trio, nos trois personnalités différentes ont chacune un impact sur les travaux de nos groupes. Et même si nous avons toujours en tête l’importance de la posture objective, le même atelier avec le même groupe facilité par Solenne, Tiana ou moi, ne produira pas les mêmes résultats. 

Quand l’impartialité se heurte à l’éthique

Enfin, un dernier point qui me fait horriblement douter de ma capacité totale d’objectivité est celui de l’éthique. 

Pourrais-je accepter qu’un groupe avec lequel je travaille développe une idée qui ne correspond absolument pas avec ma manière de concevoir le monde ?

Par exemple une proposition d’action ayant un impact destructeur sur l’environnement, toxique pour les gens, basée sur des idéaux racistes, misogynes, homophobes? 

A quel moment ma propre éthique, mes valeurs doivent-elles interférer avec celles du groupe ?

Alors ici, je le dis tout haut : immédiatement ! Je suis incapable d’accepter que le résultat des ateliers que je facilite ait un impact que je juge mauvais sur le monde. Je ferai tout pour recadrer les idées, suggérer des alternatives, souligner les conséquences. 

Et dans cas, je mets toute neutralité, objectivité et impartialité à la poubelle (ou du moins, dans un placard). 

Et je rejoins Foucault et Bourdieu en transférant aux facilitateurs l’absolue nécessité de l’engagement des intellectuels. Nous ne pouvons pas regarder les hommes tomber sans nous engager pour les rattraper. Au moins dans nos ateliers. 

Voilà, c’est un parti pris. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire l’effort d’impartialité lorsque tout va bien, lorsque nos valeurs fondamentales ne sont pas mises en jeu. 

Alors, malgré tout ça, comment faire pour ne pas trop influencer le travail du groupe que nous facilitons ?

Retrouvons-nous sur un prochain article, et je vous donne mon point de vue et de bons outils méthodologiques pour réussir à tendre vers une juste posture d’impartialité, dans les limites observées ici !

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La facilitation expliquée à ma grand-mère
DéfinitionsEn équipe

La Facilitation expliquée à ma grand-mère (ou à mon boss)

par les facilitatrices
par les facilitatrices

La voilà la grande question que l’on nous pose souvent. La facilitation c’est quoi ? Tu es facilitatrice de dynamiques collaboratives ? Oui et concrètement ? 

Donc le moment est venu de me lancer dans l’explication de ce qu’est pour moi la facilitation. Et étant donné que je ne suis pas seule dans l’équipe de La Facilitation, je mets aussi à contribution Karine et Tiana pour qu’elles partagent elles aussi leur définition et leurs partis pris. 

Alors que signifie ce mot Facilitation. 

Selon le dictionnaire la facilitation, c’est l’acte de faciliter. Nous voilà plus avancer… 

Selon wikipédia, « la facilitation peut être vue comme un ensemble de fonctions dynamiques qui sont exécutées avant, pendant et après une rencontre pour aider un groupe à atteindre ses objectifs. La facilitation peut aussi se comprendre comme un art énergétique relationnel au sein d’un groupe. »

Je ne sais pas vous, mais je n’y vois pas plus clair pour autant. 

L’IAF (Association Internationale des Facilitateurs) reprend la définition de Roger Schwarz que Jean-Philippe Poupard a traduite ainsi : « la facilitation de groupe est un process dont le choix est acceptable pour tous les membres du groupe, suffisamment neutre et qui n’a aucune autorité décisionnelle, diagnostique et intervient pour aider un groupe pour identifier, résoudre les problèmes, prendre des décisions et pour augmenter l’efficacité du groupe. »

Et maintenant… que vais-je faire ??? 

Alors si je me lance dans ma propre définition, la facilitation c’est pour moi la mise en dynamique d’un groupe en intelligence collective. Et cette intelligence collective va permettre de définir un but, des objectifs, de mettre en œuvre des plans d’actions, de solutionner des problèmes, d’être créatif, d’innover, de fédérer… Il existe d’ailleurs 4 types d’ateliers collaboratifs qu’un facilitateur anime : pour faire un diagnostic, trouver des solutions, définir un plan d’actions, et prendre des décisions. Ca signifie qu’il y a un avant, un pendant et un après d’une séance. Préparation, Animation, Livrable. 

Si je me risque à une métaphore, le facilitateur ou la facilitatrice est donc la personne qui va orchestrer tout ça, qui va définir un cadre et qui va faire en sorte que chaque participant fasse parti d’un groupe pour jouer une partition de musique. Chacun contribue, joue de son instrument, chacun co-construit une œuvre collective pour réaliser un récital ou un concert qui va soulever les foules, qui va susciter de telles émotions pour soi, pour ses collègues musiciens que pour le public (ici les clients ou le CODIR par exemple) que tout le monde va se lever pour applaudir et en redemander !

Et le chef d’orchestre sera le lien, l’organisateur, le garant du cadre. 

Et pour créer cette émulation, il adopte des postures différentes selon les contextes, selon les musiques à jouer. C’est-à-dire qu’il accompagne son groupe, il n’est pas le chef, il accompagne chemin faisant, il s’adapte en permanence à son groupe pour qu’il puisse avancer en confiance et en authenticité. C’est en ce sens que le facilitateur est garant du processus, qu’il est neutre, qu’il n’est pas un participant, qu’il ne donne pas son avis, qu’il ne décide pas, il écoute, il capte tous les signaux, ce qui sont exprimés, ressentis. Et pour amener le groupe qu’il accompagne, il s’appuie sur des outils d’intelligence collective, des jeux, du visuel, il scénarise, il crée des séquences, des ateliers pour préparer ses musiciens, pour qu’ils prennent plaisir à jouer entre eux, et donc il choisit quels outils,  les adapte en fonction des objectifs à atteindre, en fonction de la qualité, de la maturité ou même de l’énergie de son groupe de musiciens et de chanteurs. 

Et pour être efficace, atteindre les ambitions que le groupe lui a fixé, que le public attend du concert, le chef d’orchestre anticipe, questionne, cerne les attentes, et prépare au millimètre ses partitions pour être en mesure d’improviser, de s’adapter…

Et ce qui est génial aussi dans la facilitation, c’est que ça fonctionne à distance. Toujours comme la musique que rien n’arrête. Nous avons tous participé pendant le confinement à des concerts donnés en live, à distance, où chaque musicien ou chanteur était à son domicile et la synergie était au rendez-vous. Alors qu’est-ce que ça va être en concert. 

En facilitation, le parallèle est aussi le même pour moi. Le distanciel va permettre de faire évoluer nos pratiques car oui c’est possible. Les outils le permettre de manière très qualitative et interactive désormais. Et je pense qu’il faut considérer le distanciel comme un levier fort pour magnifier le présentiel. Car ce que  nous allons vivre en présence aura dorénavant une autre saveur, le son d’une salle de concert  n’est jamais le même que celui qui sort de nos enceintes à la maison. Il en est de même pour l’énergie sur scène et dans la salle. 

D’autres approches comme l’éducation populaire ou le coaching partagent certaines visions de la facilitation mais des différences subsistent. 

L’éducation populaire consiste en des démarches collectives, qui nous amènent à prendre du recul sur les situations insatisfaisantes voire insupportables que nous rencontrons, à les analyser, à travailler ensemble les contradictions qui sont en jeu, à définir les modes d’action pour transformer ces situations. L’éducation populaire s’inscrit plus une démarche à long-terme. Elle nous invite à prendre le contrôle de nos actions, et implique de sortir de notre entre-soi pour aller vers une auto-organisation des personnes et des groupes sociaux qui sont habituellement exclus des cadres de réflexion et de décision. L’action et la lutte ont en elles-mêmes une valeur pédagogique : agir et avoir une réflexivité sur son action, cela doit nous permettre de créer une culture et des pratiques politiques, et c’est cela, l’éducation populaire. Paulo Freire exprime parfaitement la posture d’éducation populaire dans sa phrase « Personne n’éduque personne, personne ne s’éduque seul, les Hommes s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde ». La posture d’éducation populaire est une posture d’accompagnement. Il ne s’agit pas de transmettre, et encore moins de convaincre, mais d’accompagner la production d’une pensée critique, en partant de là où en sont les gens, et non pas de là où on voudrait qu’ils en arrivent. Les accompagnateurs d’éducation populaire n’assènent pas des vérités, ils ne disent pas aux gens ce qu’ils devraient penser : ils invitent au questionnement, en se raccrochant au réel et aux vécus des personnes. 

Selon Vincent Lenhardt, le métier de coach peut être défini comme une aide offerte à travers des accompagnements au profit d’une personne, d’une équipe ou d’une organisation. Cette aide vise le développement du potentiel de l’entité accompagnée à travers la préparation d’un projet ou d’une action et la résolution des difficultés rencontrées par cette entité ». Dans la démarche de coaching, on se questionne beaucoup sur l’analyse de l’individu, son fonctionnement, ses pratiques, à aujourd’hui, sans tomber dans la psychologie ou la psychanalyse, on n’étudie pas le passé. On reste dans le moment présent pour améliorer le futur. 

Ensuite, il y a aussi le consultant. Le consultant est sollicité pour ses connaissances, pour son expertise, pour l’apport de savoir ou de solutions qu’il est capable de proposer, de préconiser… vis à vis des équipes, la posture du consultant est plutôt d’aller observer in situ, de noter, d’analyser lui-même ou avec ses propres collègues et de formuler des propositions d’actions. Il n’est pas de fait dans une démarche de « faire avec » alors que le facilitateur fait confiance au groupe. Le facilitateur considère que la réponse est entre les mains du groupe, des collaborateurs et il va les accompagner pour faire émerger ces idées. Une grande différence avec la posture du consultant. 

Et le formateur

Le formateur peut sembler proche du facilitateur mais c’est une toute autre casquette. 

Le formateur est là pour transmettre, pour apporter du savoir, des connaissances. Alors effectivement, il existe de multiples approches pédagogiques pour transmettre et faire monter en compétences. Et oui, le formateur peut utiliser des outils d’intelligence collective pour faire expérimenter, faire tester à ses apprenantes. C’est d’ailleurs notre parti pris à nous, équipe de la Facilitation, quand nous donnons des formations en management, en facilitation graphique, en intelligence collective, en gestion de projet, en RSE. 

On n’arrive pas avec notre présentation ppt de 358 slides, assise derrière un bureau, à dérouler nos slides et éventuellement à demander à notre groupe si quelqu’un a une question. Non !! Surtout pas !! On s’épargne ça, pour nous et pour les groupes. Notre parti pris est bien de faire vivre, que les apprenants, les stagiaires testent pour analyser, s’améliorer et mieux s’en rappeler. Et puis le but d’une formation, c’est bien de repartir avec des pistes concrètes, des éléments que l’on peut réutiliser, mettre en œuvre dès le lendemain. Alors pour être confiant, pour mieux s’en emparer, quoi de mieux que d’essayer. C’est un peu comme quand on apprend une langue étrangère. On peut suivre des cours pendant des années sans maitriser, ou aligner quelques mots. Et si on part dans ledit pays, en quelques jours, quelques semaines, en étant dans le bain, on progresse, on prend confiance sur nos capacités, et on est dans l’action !! et ce parti pris pour moi est corrélé avec la posture de facilitateur. Il faut être dans l’action. 

En conclusion, c’est difficile de résumer la définition de la facilitation à une phrase ou un tweet. Le mieux, c’est de vivre, d’expérimenter un atelier d’intelligence collective, animé par des super facilitatrices dynamiques, jeunes, avec le sourire. Vous serez ainsi en mesure de faire votre propre définition ! 😉

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L’Intelligence collective, quelle définition selon vous ?

par Solenne Muret
par Solenne Muret

Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous une partie de la définition de l’intelligence collective telle qu’elle nous a été présentée lors des Rencontres Internationales de la Transformation*. Cette journée, axée sur le thème des modes collaboratifs et de l’intelligence collective, a débuté par une intervention à multi-voix autour de la définition de l’intelligence collective. Voici les différents axes soulignés tour à tour par les conférenciers.

L’intelligence collective se base sur des principes de collaboration.

Le collaboratif peut prendre différentes formes selon qu’’il concerne tout ou partie d’une organisation,  s’il reste consultatif ou s’il devient un vrai levier de décision. Par exemple, le co-développement est une méthode de travail collaborative où les participants sont consultés (ils ne sont pas décisionnaires). La démarche concerne un petit groupe de personnes impliquées. La RSE, quant à elle, reste consultative, pas toujours décisionnaire. Elle a vocation à concerner l’ensemble de l’entreprise. Lorsque le travail collaboratif s’étend à l’échelle d’une entreprise, avec une redistribution et une décentralisation du pouvoir de décision, alors on peut parler de sociocratie ou d’holacratie.

Cette notion de travail participatif ou collaboratif  n’est  pas nouvelle :  elle été abordée pour la première fois en 1924 par Mary Parker Follet. Elle décrit dans son livre Creative Experience l’intérêt de la constitution d’équipes autonomes pour lutter contre le Taylorisme. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui demandent à participer, à travailler en groupe autonome. Cela signifie avoir un pouvoir de décision à son échelle, sur une partie de l’organisation. Le tout est donc de savoir jusqu’où les instances décisionnelles traditionnelles d’une organisation sont prêtes à voir se développer ce processus.

Pour citer Jean-Marie Peretti, professeur et chercheur à l’ESSEC : « nous sommes dans une société du co ». L’intelligence collective consiste ainsi à augmenter la capacité de compréhension et d’action d’un groupe. Mais pas que !

L’intelligence collective, c’est aussi un apprentissage individuel et collectif.

L’intelligence collective, ce n’est pas seulement de la réflexion et des idées mises en commun. Pour compléter la définition, l’intelligence collective inclut un processus d’apprentissage, à la fois individuel et collectif. Elle doit mener à l’amélioration générale des pratiques professionnelles de chacun et du groupe.

L’intelligence collective va de pair avec la qualité relationnelle, source de performance.

Réduire l’intelligence collective à un travail participatif serait une erreur. Certes, l’intelligence collective introduit du participatif mais c’est bien plus que ça ! L’intelligence collective doit surtout servir l’efficacité. Or la qualité relationnelle qu’elle induit est source de performance. Cette notion de performance est essentielle. Elle se mesure avec des indicateurs et va se renforcer grâce à la loi PACTE – Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises.

Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi proposent le modèle du SECI pour expliquer et gérer efficacement la dynamique de création de connaissances. La première étape qu’ils proposent est la socialisation des membres d’une équipe. Cela signifie se connaître, partager la connaissance tacite par des échanges, en tête-à-tête ou via des expériences partagées.

L’intelligence collective se cultive et se propage.

Enfin, comme le dit très bien David Porcheron, directeur de la dynamique interne chez Covéa : « L’intelligence collective ne se déploie pas, elle s’essaime. C’est donc plus un travail de jardinier, que celui d’un informaticien. » Chez Airbus, on dit que l’intelligence collective se dissémine. La métaphore est aussi intéressante. Le défi de l’intelligence collective est donc double : faciliter la pratique au quotidien et passer à l’échelle par une méthode de diffusion douce et progressive !

Les conférenciers se sont accordé pour souligner que nous n’avons pas toujours besoin d’intelligence collective. Il est préférable de ne pas l’invoquer si cela n’est pas nécessaire. Trois critères pour solliciter l’intelligence collective : une grande question, à aborder avec un grand nombre d’acteurs,  et sur un temps court. Elle doit alors aboutir sur un livrable utile pour la suite de la démarche.

Et vous? Quelle est votre définition de l’intelligence collective ?

* Organisées en septembre 2019 par la Chaire ESSEC du changement et la Chaire ESSEC IMEO (Innovation Managériale et Excellence Opérationnelle).

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